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Fonds Balguerie (193 S)

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Sommaire

 

Présentation du fonds

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  • Contexte

  • Présentation du producteur

    Le fonds Balguerie (193 S), déposé aux archives municipales de Bordeaux en 2002, retrace plus de quatre siècles de relations familiales (1568-2001), où l'exploitation agricole et le négoce de ces productions permettent de comprendre le fonctionnement d'un système économique au sein d'une même famille.

    Implantée à Bordeaux à partir du XVIIIe siècle, en relation, entre autres, avec les familles Baour, Boyer, Cruse et Lawton, la famille Balguerie est l'illustration d'une famille d'exploitants et de négociants bordelais, commerçant et vivant au gré des mentalités de son temps et des événements historiques. Quelles que soient les branches de la famille Balguerie, les membres ont ainsi continuellement agi dans les activités agricoles, commerciales et celles d'armateur. L'esprit d'entreprise et de commerce perdure jusqu'au XXe siècle avec la création de la société Balguerie SA par Alfred II Balguerie en 1935, toujours dirigée à ce jour par un de ses petits-fils. Fondateurs, propriétaires, dirigeants, actionnaires, les Balguerie s'illustrent ainsi dans tous les pans de l'économie bordelaise, quelles que soient les époques.

    La généalogie des Balguerie

    Le fonds Balguerie contient les archives des Balguerie de Ramons, du début du XVIIe siècle jusqu'à 2001, et celles des branches apparentées : les Balguerie de Marsac, les Balguerie de Paillères, les Balguerie du Metge, les Balguerie d'Amsterdam et les Balguerie de Rotterdam.

    Même si des éléments généalogiques restent à préciser, notamment pour l'origine des Balguerie de Ramons et de Paillères, il est communément admis que les branches de la famille Balguerie, originaires du Lot-et-Garonne, de Clairac en particulier, sont issues de Pierre Balguerie (1600-1654) . Sa descendance donne naissance aux branches des Balguerie de Marsac (Daniel Balguerie et Elisabeth Pauzie), Balguerie de Ramons (Jacob Balguerie et Marguerite Claustres), Balguerie de Paillères (Pierre Balguerie de Paillères) et Balguerie du Metge (issue de Pierre Balguerie du Metge, frère de Jean Balguerie de Marsac).

    De confession protestante, Jacques Balguerie [ - 1768], fils de Jean Balguerie de Marsac, part aux Pays-Bas : il y fonde la branche des Balguerie de Rotterdam. C'est Pierre Balguerie (1678-1759), fils de Pierre Balguerie et de Jeanne Doge, frère de Jacob Balguerie de Paillères, qui quitte la France pour Amsterdam, fondant ainsi la lignée des Balguerie d'Amsterdam.

    En 1738, le mariage de Louis Balguerie de Ramons avec sa cousine Jeanne Balguerie, issue des Balguerie de Paillères, concentre les biens issus de ces deux branches entre les mains de Jean Baptiste Pierre Balguerie, leur fils aîné. A la génération suivante, Jean Isaac, fils aîné de Jean Baptiste Pierre Balguerie et Marguerite Corregeolles, se marie en 1799 avec Jeanne Balguerie, fille de Pierre Balguerie et Catherine Baour, descendante de la branche des Balguerie de Marsac et d'une autre famille bien connue de négociants bordelais, les Baour : cette alliance achève la convergence du patrimoine de la branche aînée des Ramons avec celles de Marsac et de Paillères.

    Les premiers Balguerie (XVIIe siècle)

    Les documents conservés concernent principalement les mariages et les successions des premiers Balguerie : tous originaires de Clairac (Lot-et-Garonne), ils sont déjà qualifiés de " marchand " et/ou de " négociant ". L'exploitation agricole et le commerce des produits agricoles semblent donc être les activités principales des premiers Balguerie.

    Les Balguerie de Ramons

    Louis Balguerie de Ramons ( - 1759) et Pierre Moïse Balguerie, son frère, semblent avoir été élevés par Jacob Balguerie de Blanchou, leur curateur, depuis le décès de leur père, Pierre Balguerie de Lascanelles [ - avant 1713]. Louis Balguerie de Ramons est très actif dans l'agrandissement de son domaine agricole où sa femme, Jeanne Balguerie de Ramons, fille de Jacob de Paillères (branche de Paillères), poursuit l'exploitation après avoir obtenu en 1759 l'émancipation paternelle pour la tutelle des biens de ses enfants et de leur gestion.

    Pierre Moïse Balguerie, époux de Suzanne Balguerie, sa cousine, fille de Jean Balguerie de Marsac et Catherine de Salomon, se lance dans le négoce comme son beau-frère et cousin, Jean Balguerie l'Aîné ( -1783). Les Balguerie de Ramons se seraient installés à Bordeaux au début du XVIIIe siècle (1720-1730) tout en conservant un lien avec les terres de Clairac et de Galapian, ne serait-ce que par le négoce des productions de ces domaines de l'arrière-pays.

    Jean Baptiste Pierre Balguerie (1731-1806), fils de Louis Balguerie de Ramons et Jeanne Balguerie, hérite d'un domaine agricole conséquent à Galapian qu'il continue d'exploiter et se lance, comme ses cousins, dans le négoce colonial (Balguerie Dandirant, Balguerie et Cie). Propriétaire en indivision avec son beau-frère, Jean Izaac Corregeolles fils, d'une plantation de canne à sucre à Saint-Domingue (Larcahaye), héritage de son beau-père Jean Izaac Corregeolles père, Jean Baptiste Pierre Balguerie commerce avec "les îles" en exportant ses productions agricoles (vin, céréales) et en important celles d'Outre-Mer en France (sucre, indigo), participant ainsi au commerce colonial (celui dit en droiture). Les sources nous révèlent presque au quotidien le fonctionnement de cette propriété entre 1768 et 1771 : la traite négrière et l'esclavage, l'exploitation, le commerce et les relations avec les autres propriétaires sont ainsi fidèlement rapportés par le régisseur du domaine au propriétaire bordelais. A la fin du XVIIIe siècle, les correspondances reçues par Jean Baptiste Pierre Balguerie, qui s'est retiré sur ses terres de Blanchou en laissant à ses fils Jean Isaac et Pierre reprendre les activités de négoce, montrent la fin du commerce colonial sur fond de faillites personnelles et de recherches de nouveaux débouchés commerciaux.

    Jean Isaac Balguerie (1771-1855) et son frère Pierre Balguerie (1778-1825), dit Balguerie-Stuttenberg, vont s'adapter aux évolutions économiques et sociales. Continuant les activités de négoce et d'armateur (Balguerie et Cie, Balguerie, Sarget et Cie, etc.) et délaissant celles de l'exploitation agricole, à leur sœur, Marie Clémentine Balguerie (1774-1855) qui, seule, gère le domaine de Blanchou, ils vont se tourner, après la Révolution, vers la création de sociétés par actions, encore peu connues en France. Fondateurs de sociétés à capitaux anonymes pour entreprendre de grands travaux (Pont de Pierre, Société des bains douches ou construction de l'entrepôt Laîné avec Pierre Balguerie-Stuttenberg, Société anonyme du Pont de Clairac), ils investissent aussi à partir du XIXe siècle le champ de la vie politique bordelaise mais aussi nationale. Jean Isaac Balguerie est nommé maire de Tresses (Gironde) en 1815 puis il est élu député (1828-1832), et nommé membre du conseil général de la Gironde (1831-1841). Membre de la chambre de commerce de Bordeaux, actionnaire de la banque de Bordeaux fondée notamment par son frère, il devient également président du tribunal de commerce (1821-1822). Outre ces activités politiques et institutionnelles, Jean Isaac est également un membre éminent du consistoire protestant de Bordeaux où il participe à la commission des travaux du nouveau temple (1835) et aux nombreuses associations cultuelles, de secours, scientifiques et culturelles. Jean Isaac Balguerie devient chevalier de la Légion d'honneur en 1831.

    Les Balguerie de Marsac

    Jean Balguerie de Marsac [1670-1737] est le fils de Daniel Balguerie et d'Elisabeth Pauzie. Docteur en médecine, il étend le domaine agricole des Balguerie à Marsac. Son fils, Jean Balguerie l'Aîné ( - 1783) étend son activité au négoce en s'implantant à Bordeaux. Sa fille, Lydie Balguerie ( - 1769) épouse Jean de Labat en 1726. Certainement financier et usurier, Jean de Labat (1689-1740 à Vivens) est l'oncle de Jeanne de Lartigue, femme de Montesquieu. C'est d'ailleurs Charles-Louis de Secondat, baron de Montesquieu, qui s'occupe en 1740 de régler la succession de Jean de Labat entre Jeanne de Lartigue et Lydie Balguerie.

    Les enfants de Jean Balguerie l'Aîné continuent l'entreprise de négoce notamment en s'alliant aux grandes familles de négociants bordelais. Catherine Balguerie (1735-1778) épouse Jean Jacques Boyer et Pierre Balguerie (1736-1819) épouse Catherine Baour.

    Etienne Balguerie de Raoul (1737-1800) se consacre quant à lui à l'exploitation agricole du domaine de Clairac. Sa correspondance montre les liens entretenus avec tous les Balguerie, quelles que soient les branches familiales mais aussi une réelle curiosité pour les idées politiques, philosophiques et scientifiques de son époque. Il semble entretenir des liens étroits avec la famille Labat de Vivens. Jacques Balguerie (1738- ), son frère, part dans " les îles " : on sait qu'en 1801, il réside à Pointe-à Pitre.

    Pierre Balguerie (1768-1840) et Jeanne Balguerie (1777-1860), enfants de Pierre Balguerie et Catherine Baour, entament pour l'un, une carrière politique (vice-président du district de Cadillac, président de l'administration centrale du département de l'an II à l'an VIII, préfet du département du Gers), tandis que l'autre, en épousant Jean Isaac Balguerie (1771-1855), s'allie aux Balguerie de Ramons.

    Les Balguerie du Metge

    Les Balguerie du Metge semblent issu de Pierre Balguerie du Metge, frère de Jean Balguerie de Marsac. Son fils Izaac Balguerie, époux de Jeanne Boué, serait parti dans le sud de la France, à Agde.

    Dominique Balguerie (1727-1790), négociant à Agde, revient sur les terres du Metge vers 1770, peut-être au moment où il devient aveugle. Ses sœurs, Suzanne (1713-1795) et Jeanne Eléonore ( - 1789) résident et meurent au Metge à la fin du XVIIIe siècle.

    Jean Etienne Balguerie (1756-1831), dit Balguerie Junior, petit-fils d'Izaac Balguerie et de Jeanne Boué, semble revenir aussi d'Agde pour développer des activités d'armateur à Bordeaux après avoir mené plusieurs traversées dont la plus fameuse, jusqu'en Chine . Seules quelques pièces, dont beaucoup de sources secondaires, sont conservées dans le fonds Balguerie (193 S).

    Les Balguerie de Paillères

    Fils de Pierre Balguerie de Paillères, Jacob Balguerie de Paillères semble être également un propriétaire terrien et un exploitant agricole d'importance dans les environs de Galapian et Clairac (Lot-et-Garonne).

    Pierre Balguerie de Larmande ( - 1793), fils de Jacob Balguerie de Paillères et de Marthe Caulet, s'est particulièrement illustré dans une carrière militaire riche en conflits majeurs. Capitaine des Grenadiers dans le Régiment de Brie, il participe à la guerre de succession de Pologne (1733-1738), à la guerre de succession d'Autriche (1740-1748) et à la guerre de Sept ans (1756-1763). La correspondance qu'il échange avec son père et son frère, Jacques Balguerie de Paillères, mais aussi avec son neveu par sa mère, Jean Baptiste Pierre Balguerie, fourmille de récits sur ses campagnes qu'il agrémente parfois de dessins. En retour, la correspondance reçue donne des renseignements sur le commerce, la vie politique et l'état des récoltes et de l'approvisionnement. Lorsqu'il quitte l'armée, il épouse Suzanne Chaudruc en 1764 et s'attache à exploiter et à agrandir son domaine à Galapian. Son fils, Jacques Raymond Balguerie (1767-1799), décède peu de temps après lui, relançant ainsi une seconde étape dans la bataille engagée pour la succession Chaudruc/Balguerie, où les biens à la fois de la famille Chaudruc, de Jacques Balguerie de Paillères ( -1791), propriétaire terrien à Clairac et frère de Pierre Balguerie de Larmande, mort sans enfant, et de Pierre Balguerie de Larmande sont disputés entre, notamment, les Chaudruc et Jean Baptiste Pierre Balguerie (Branche des Balguerie de Ramons).

    Les Balguerie d'Amsterdam

    Issu de la branche de Paillères, Pierre Balguerie (1678-1759) est le frère de Jacob Balguerie de Paillères. Il quitte la France pour s'établir à Amsterdam : il est annobli par le roi de Suède en 1755. Pierre Balguerie conserve des contacts avec son frère et son neveu Pierre Balguerie de Larmande. Son fils, Daniel Balguerie (1738-1788) poursuit ces contacts.

    Les Balguerie de Rotterdam

    Issu de la branche de Marsac, Jacques Balguerie ( - 1768) est le frère de Jean Balguerie l'Aîné. Il s'installe à Rotterdam où il développe son activité de négociant et travaille avec les sociétés Balguerie frères négociants ou encore Sageran frères négociants, continuant ainsi à entretenir des liens étroits avec sa famille bordelaise. Son fils, Corneille, poursuit l'activité paternelle et travaille notamment au négoce des produits de ses cousins, Pierre Balguerie de Larmande et Etienne Balguerie de Raoul.

    Les Balguerie des XIXe et XXe siècles : les descendants des Balguerie de Ramons, Marsac, Paillères et Banchou.

    Adolphe Balguerie [1800-1876], fils de Jean Isaac Balguerie et de Jeanne Balguerie, continue à s'investir dans des activités entrepreneuriales et à siéger dans les institutions ou les sociétés s'inscrivant ainsi dans le sillage de son père et de son oncle, Pierre Balguerie, dit Balguerie-Stuttenberg. Ecrasé de dettes, Adolphe Balguerie voit sa femme, Laure Bosc, demander une séparation des biens en 1866, qualifiant de démesurés et d'inconsidérés les investissements qu'il effectue depuis quelques temps. Ce sont leurs enfants, Alfred I Balguerie et ses frères, qui vont apurer les dettes en vendant une grande partie du patrimoine familial.

    Alfred I Balguerie (1832-1891), après des études à l'Ecole Polytechnique de Paris, travaille pour la Compagnie des chemins de fer du Midi. Entrepreneur dans l'âme, il est actionnaire de nombreuses sociétés et membre de la société Philomatique de Bordeaux où il participe au jury des expositions (1865 et 1882). Il prête des capitaux et devient ainsi actionnaire de la société d'armateur créé par son fils, Edouard Balguerie (1865-1924). Passionné de géologie, il s'investit notamment dans la société Linnéenne de Bordeaux. C'est son intérêt pour la généalogie de sa famille qui a permis, en partie, la conservation des archives du fonds Balguerie.

    Edouard Balguerie (1865-1924) renoue plus directement avec les activités entrepreneuriales. Avec son père, Alfred I Balguerie, et Edmond Dive, il investit dans un navire à vapeur " Le Goéland " qu'il affrète en fonction des contrats commerciaux obtenus. S'associant avec Spitzer et Cie (1890-1892), puis avec la maison Charles Koehler (1892-1920), Edouard Balguerie travaille de façon privilégiée avec l'Espagne. Les lettres d'affaires et les factures renseignent cette activité entre 1900-1912. En 1903, il sert d'intermédiaire dans un conflit opposant les ouvriers du port de Bordeaux aux armateurs. Il semble très impliqué dans la communauté protestante où il figure sur la liste d'Henri Cruse lors des élections presbytérales de 1908. Il hérite de son oncle, Edmond Balguerie, de la demeure familiale des Balguerie à Tresses où il devient membre du conseil municipal (vers 1922). Lieutenant, puis capitaine, dans le 18e escadron du train des équipages, Edouard Balguerie participe au premier conflit mondial (1914-1918) où la correspondance qu'il reçoit sur le Front nous montre la façon dont les membres de la famille mais aussi ses camarades de combat ont vécu cette guerre. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1918.

    Alfred II Balguerie (1892-1974) poursuit, dans un premier temps, les activités d'affréteur de son père Edouard Balguerie, avant de s'engager lui-même dans une nouvelle activité, celle de transitaire : la société qu'il fonde en 1935, Alfred Balguerie SA, existe toujours aujourd'hui. Il est nommé consul d'Islande à Bordeaux en 1949.

  • Historique de la conservation

    Par le jeu des alliances patrimoniales et des successions, Adolphe Balguerie [1800-1876], fils aîné de Jean Isaac Balguerie et de Jeanne Balguerie, hérite des biens des branches de Ramons, de Marsac et de Paillères mais aussi des archives de ces aïeuls qui étaient conservées dans une armoire dans la propriété familiale du château de Tresses. Alfred I Balguerie (1832-1891), fils aîné d'Adolphe Balguerie, s'efforce de compléter ce fonds par des documents qu'il cherche auprès de ses cousins et cousines. Il met ainsi en ordre ces archives selon une visée généalogique en regroupant les documents par individu, qu'il soit indifféremment, sujet ou producteur. L'importance de ce patrimoine écrit et, surtout de sa transmission, est explicitement mentionnée dans son testament : " Je charge mon fils Edouard de conserver comme un dépôt précieux les documents et papiers de famille qui m'ont servi à constituer mon arbre généalogique et l'histoire de ma famille, il devra les transmettre fidèlement à ses enfants, ou à leur défaut, à l'un des fils de mon frère Jules " (193 S 388). Ainsi Edouard Balguerie continue l'œuvre de son père en y joignant les propres archives d'Alfred I Balguerie et les siennes. Alfred II Balguerie, fils unique d'Edouard Balguerie, conserve ce fonds : à son décès, les documents sont partagés entre ses enfants, avant d'être à nouveau réunis pour former le dépôt consenti aux Archives municipales de Bordeaux. Eric Saugera (in Bordeaux, port négrier XVIIe-XIXe siècles, éd. Karthala, Paris, 2002, p. 22) se fait l'écho d'une légende familiale selon laquelle le fonds aurait subi de fortes pertes pendant la Seconde Guerre mondiale, les liasses de documents ayant servi de substitut au combustible devenu rare. La seule constatation possible est, qu'effectivement, des lacunes existent, car on peut observer des ruptures flagrantes tant chronologiques que par l'absence de certaines typologies de documents. Néanmoins, les causes en demeurent indéterminées.

  • Modalités d'entrées

    Les héritiers d'Alfred II Balguerie (1892-1974), descendants de la famille Balguerie, ont manifesté en janvier 2002 le souhait de déposer le fonds de leur famille aux Archives municipales de Bordeaux. M. Patrick Thomas, au nom de la famille Alfred Balguerie, les autres membres lui ayant donné pouvoir (branche familiale Jean-Jacques Balguerie représentée par M. Edouard Balguerie, branche familiale Christiane Balguerie représentée par M. Patrick Thomas, branche familiale Bertrand Balguerie représentée par Britt-Marie Balguerie, née Hagelin ; branche familiale Yves Balguerie représentée par Hélène Balguerie née de Manet ; branche familiale Claude Balguerie représentée par Madame Claude Lassalle, née Balguerie ; branche familiale Evelyne Balguerie représentée par Madame Evelyne Bur, née Balguerie ; branche familiale Hervé Balguerie, représenté par Hervé Balguerie lui-même), s'est chargé d'engager cette procédure d'entrée avec les Archives municipales. Un contrat de dépôt, en date du 14 novembre 2002 a été signé par le maire de Bordeaux, après avoir obtenu délégation du Conseil municipal en date du 28 octobre 2002, et M. Patrick Thomas : ce contrat précise les conditions de ce dépôt, notamment celles de consultation, de reproduction et de dénonciation du contrat. Entre le 25 novembre et le 18 décembre 2002, les documents du fonds ont été déposés aux Archives municipales en deux temps : la majeure partie du fonds est arrivée classée et rangée dans des boîtes à archives, type fourniture de bureaux), une seconde partie plus restreinte est arrivée en vrac conditionné dans de simples cartons de déménagements ou de sacs plastiques. Ils constituaient un reliquat retrouvés chez un des descendants.

  • Contenu et structure

  • Présentation du contenu

    Comme l'indique Christine Nougaret pour les archives de la maison Gradis (Archives et histoire de la maison Gradis (1551-1980), 181 AQ 1*-156. Répertoire numérique détaillé et édition de texte, Archives Nationales, Paris, 2011, p.13), le fonds Balguerie s'apparente davantage à un fonds d'une famille entrepreneuriale qu'à un fonds de famille car, comme pour les archives Gradis, s'y mêlent constamment papiers personnels, documents des activités de l'exploitation des domaines et ceux liés à la gestion des entreprises de négoce (même si ces dernières sont minoritaires).

    Principalement constitué de correspondance, le fonds Balguerie fait état des nombreuses et constantes relations entre les membres des différentes branches de la famille dont les préoccupations se tournent, outre les échanges de nouvelles familiales plus fréquentes et intimes à partir du début du XIXe siècle, vers l'exploitation agricole, le négoce, la gestion du patrimoine mobilier et immobilier et l'impact des événements historiques et politiques sur les activités économiques. Les dossiers de règlement de successions (testament, inventaire après-décès, quittance, correspondance, acte notarié de partage) et les actes d'acquisition ou d'échange de terres et de vignes forment ensuite la principale source d'information sur le patrimoine foncier des Balguerie. Des nombreux documents concernent l'exploitation des différents domaines agricoles : il s'agit de comptes de vente, de livres de raisons, d'états de récoltes et de quittances, principalement pour les domaines de Blanchou (XVIIIe-XIXe siècles). Ceux ayant trait aux sociétés de négoce, d'armateur ou de transitaire sont rares, sauf pour la société d'affrètement d'Edouard Balguerie (1865-1924) où lettres d'affaires et factures ont été conservées.

  • Mode de classement

    Lorsqu'Alfred I Balguerie (1832-1891) hérite des archives familiales, il les classe en vue de réaliser l'arbre généalogique des Balguerie. Les documents sont ainsi rassemblés dans des ensembles dont seul l'individu est le sujet, provoquant, bien souvent, l'éclatement du fonds sans tenir compte du producteur. Des lettres ou des contrats produits et rassemblés par un même individu se retrouvent ainsi disséminées entre différents dossiers.

    Ce classement thématique par individu aurait dû être retenu si le fonds n'avait pas fait l'objet, vers 2001, de prélèvements réguliers, voire de reclassements partiels et de démembrements conséquents. En effet, beaucoup d'éléments ont été piochés des ensembles constitués par Alfred I Balguerie pour se retrouver dans d'autres ensembles où aucune logique ne semble prédominer ("documents intéressants", "documents curieux", etc.). C'est également à ce moment que la plupart des paquets constitués par Alfred I Balguerie sont mélangés et que l'on attribue des ensembles à certains membres de la famille en commettant des erreurs généalogiques ou en confondant les individus. Un traitement " à la pièce " s'est donc révélé très souvent nécessaire ce qui explique que la plupart des articles soient constitués d'une, voire de quelques pièces tout au plus.

    Le choix de classement a donc été de conserver ce qui subsistait du classement d'Alfred I Balguerie en reclassant, dans la mesure du possible, les éléments disparates dans ces ensembles.

    Concernant les archives produites et conservées par les descendants d'Alfred I Balguerie, elles ont fait l'objet d'un classement intégral en fonction du plan de classement choisi pour organiser les documents au sein des ensembles définis par Alfred I Balguerie. Les papiers personnels (état civil, scolarité, situation matrimoniale, décès et succession de l'individu), les relations avec les autres membres de la famille (correspondance envoyée et reçue, successions des autres membres), les domaines et propriétés (acquisition, échange, litige, imposition, gestion financière), la carrière militaire (brevet, nomination, correspondance), les activités entrepreneuriales (actions, procès-verbaux de gestion, gestion financière), les activités institutionnelles et politiques (nomination, mandat, correspondance), les activités professionnelles (état de service, correspondance, dossiers) et les activités associatives (carte de membre, procès-verbaux, correspondance) forment ainsi l'ossature de ce classement par individu.

    Dans une première partie ont été regroupés les documents intéressant toute la famille répartis selon les thématiques suivantes : la généalogie, les photographies familiales, les domaines et propriétés, la religion, les écrits littéraires, l'éducation et l'enseignement, la bibliothèque, la presse, la vie quotidienne, divertissements et jeux et les relations avec les autres familles bordelaises. Ces documents étaient " en vrac " et il n'a pas été possible de les relier avec certitude aux différentes branches de la famille.

    La seconde partie rassemble les archives de chaque individu en présentant tout d'abord les premiers Balguerie (XVIIe siècle), la branche aînée des Balguerie de Ramons, la branche des Balguerie de Marsac, celle des Balguerie du Metge, Balguerie de Paillères, des Balguerie d'Amsterdam et des Balguerie de Rotterdam. Les archives d'Adolphe Balguerie, Alfred I Balguerie, Edouard Balguerie et Alfred II Balguerie ont été regroupées dans la partie " Les Balguerie des XIXe et XXe siècles " et n'ont pas été intégrées à la suite de la branche aînée des Balguerie de Ramons, respectant ainsi la rupture tant de classement introduite par Alfred I Balguerie et de la constitution des fonds qu'une rupture historique réelle et généalogique.

    Enfin, dans une troisième et dernière partie, on trouve des documents concernant l'héritage et la gestion du patrimoine immobilier des demoiselles De Nort aux Chartrons : il n'a pas été possible de comprendre la présence de ces documents au sein du fonds Balguerie.

    L'indexation du fonds a porté sur : le lieu géographique, le titre et l'auteur pour les documents publiés, le contexte historique, les organismes, les familles et les personnes physiques, avec dans le cas des femmes mariées ou veuves, une réciprocité de renvoi pour indiquer la relation matrimoniale existante.

    Les règles d'indexation suivies sont les règles internes aux Archives municipales de Bordeaux qui reprennent les règles de normalisation en vigueur et le thésaurus d'indexation des Archives de France pour le contexte historique.

    Il est à noter que seules les dates de naissance et de décès des homonymes sont indiquées dans le thésaurus personnes physiques pour éviter toute confusion entre deux individus.

  • Conditions d'accès et d'utilisation

  • Statut juridique
    Archives privées déposées aux Archives municipales de Bordeaux selon un contrat de dépôt (daté du 14 novembre 2002) et acceptées par délibération du conseil municipal de la Ville de Bordeaux (n° D-20020460).
  • Modalités d'accès

    Documents communicables selon les lois, décrets et règlements en vigueur pour les archives publiques (cf. article 5 du contrat de dépôt).

  • Modalités de reproductions

    Le déposant donne une autorisation permanente de reproduction des documents déposés, uniquement pour un usage privé. En cas d'exploitation commerciale, une autorisation écrite du déposant est requise (cf. article 6 du contrat de dépôt). Les droits de représentation sont soumis à autorisation du déposant (cf. article 8 du contrat de dépôt). Le déposant donne délégation tacite au dépositaire pour régler les autorisations requises touchant aux droits de reproduction et aux droits de représentation s'il se trouvait dans l'impossibilité de donner une réponse dans un délai de trois mois (cf. article 9 du contrat de dépôt).

  • Mention conseillée

    Archives municipales de Bordeaux, Fonds Balguerie

  • Langue et écriture des documents
    français, anglais, espagnol, italien, suédois
  • Sources complémentaires

  • Sources complémentaires internes

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  • Sources complémentaires externes

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  • Bibliographie

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