Restitutions

BORDEAUX Fi 40 B 899A 2

La ville antique et médiévale, dont il n’existe aucune représentation d’époque, émerge à travers l’œil des historiens et des archéologues, depuis la fin du XVIIIe siècle. Une dizaine de vues et de plans restitués permet ainsi de comprendre comment se forme la perception des scientifiques, à mesure qu’ils mettent en jeu l’intégralité des sources disponibles pour ce type d’étude (données géologiques, plans, textes, vestiges archéologiques, espace et habitat actuels...).

Restituer Bordeaux antique

Bordeaux Fi 40 A 3

À la fin du XVIIIe siècle, les fouilles menées à Pompéi (Italie) exhument un précieux témoignage de l’urbanisme et de la civilisation de l’Empire romain. Dans ce contexte, le Bordeaux antique connaît ses premières restitutions, selon l’image parfaite et rigide de l’urbanisme et de l’architecture romaine, véhiculée dans les ouvrages de Vitruve. La plupart des historiens et érudits du XIXe siècle délaissent les vues et plans existants. L’image restituée de Burdigala transcrit, presque à la lettre, la description de Bordeaux faite par le poète Ausone au IVe siècle. La ville s’inscrit dans un rectangle parfait de murailles, les rues quadrillent la cité, les portes répondent en droite ligne aux carrefours, un bassin portuaire régulier communique avec le fleuve. De la fin du XIXe siècle aux années 1960, l’image idéalisée évolue lentement. Peu à peu, on tient compte du tracé sinueux des rues de la Devise, du Cancéra et du Parlement-SainteCatherine pour délimiter le port intérieur. Depuis la fin des années 1980, l’archéologie, et plus récemment, l’histoire et l’étude du parcellaire urbain donnent une image renouvelée de la ville ouverte au tournant des IIe et IIIe siècles puis de la cité remparée du Bordeaux paléochrétien. L’examen des rues, des fortifications et du bassin portuaire, entre autres, fait apparaître les importantes adaptations de l’urbanisme romain aux contraintes du site (relief, ruisseaux, marées…).

3 documents

Restituer Bordeaux médiéval

Bordeaux Fi 40 B 3

Sous l’impulsion des Romantiques, l’engouement pour le Moyen Âge suscite un renouveau de la production historique. Les vues et plans anciens qui existent alors fournissent peu à peu la matière même des restitutions. Ils sont analysés de manière régressive pour établir des états antérieurs à la date de leur élaboration. Ainsi s’affine, dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’image de Bordeaux à la fin du Moyen Âge. Certaines restitutions très abouties seront d’ailleurs assimilées à des états réels (Drouyn).

3 documents


haut de page