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Cette rubrique met en lumière un document issu des fonds d’origine publique ou privée conservés aux Archives Bordeaux Métropole. Doté de valeurs historiques ou de qualités esthétiques particulièrement remarquables, un document peut aussi se révéler surprenant ou simplement amusant.


L’affranchissement du serviteur Jacques, Bordeaux, 1792.

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Dans le cadre de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions du 10 mai, les Archives de Bordeaux Métropole proposent de découvrir un document historique exceptionnel conservé dans le fonds de la Ville de Bordeaux, illustrant le récit émouvant d’un esclave demandant la reconnaissance de son statut d’homme libre.

Dès la fin du XVIIe siècle, les colons antillais qui revenaient en métropole amenaient avec eux certains de leurs esclaves pour leur servir de domestiques.

Au cours du XVIIIe siècle, la domesticité des noirs devient une pratique courante en France et Europe. En vertu de la juridiction de l'époque, ils devaient être libres, puisque l'esclavage n'existait pas en France. Cependant avant, pendant et après la Révolution, ces esclaves libres durent lutter avec ardeur pour revendiquer leurs droits.

 

 

 

La lettre en date du 13 octobre 1792 du serviteur Jacques, homme de couleur, qui avait regagné la France depuis la Guadeloupe avec le citoyen Beaufont, au service duquel il était, en constitue une parfaite illustration.


« Vous avez sous les yeux la requête que j’ai eu l’honneur de vous présenter hier. J’ai pensé devoir par égard pour mon maître, lui en faire part. Ma démarche n’a pas eu le succès que j’en attendais. […]. Des intérêts personnels me rappellent dans ce climat malheureux où je suis né esclave, que j’ai mes parents à l’Amérique et que si le ciel en me donnant l’existence m’a privé du bien le plus précieux de la liberté, il m’a donné comme à tous les autres hommes un cœur sensible, que je désire retourner dans le sein de ma famille et que je ne le puis si le sieur Beaufont ne s’oblige à me reconnaître libre ».

 

Souhaitant retourner dans sa famille à Saint-Domingue où l’esclavage était encore en vigueur jusqu’à son abolition le 4 février 1794, le serviteur Jacques avait besoin d’une déclaration par écrit reconnaissant son statut d’homme libre. Afin d’obtenir cette déclaration officielle, il dut entreprendre des démarches auprès des autorités municipales.

 

Le registre des délibérations du corps municipal de 1792 indique que le citoyen Jacques s’est présenté au conseil général de la commune de Bordeaux, séance du soir, demandant de jouir de sa liberté, d’après la déclaration des droits de l’homme. Le maire et les officiers de la Ville de Bordeaux, après avoir statué unanimement le reconnaissent libre et dépendant désormais que de lui-même. Une déclaration est transmise au sieur Beaufont pour faire valoir ce que de droit.

 

 


Accédez au site Mémoire de l’esclavage et de la traite négrière à Bordeaux
https://www.memoire-esclavage-bordeaux.fr/


Consultez le site de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage
https://memoire-esclavage.org/

 


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