La pratique des bains au XVIIIe siècle…

Depuis l’Antiquité, la pratique des bains, considérée comme très salutaire, perdure pendant tout le Moyen Âge. Ce sont les fameuses étuves, véritables lieux de sociabilité et de plaisir. À partir du XIVe siècle, la fréquentation des étuves décline : les autorités religieuses rejettent la nudité et édictent des règles de pudeur strictes, dénonçant des comportements scandaleux et immoraux, taxant les établissements de bains de lieux de mauvaises vies et de prostitution. Ces bains publics sont en outre suspectés de favoriser la propagation de la peste ou de la syphilis et sont frappés d'interdiction au XVIe siècle.

Pourtant, les vertus thérapeutiques ne sont pas ignorées à Bordeaux, ville, au climat humide et édifiée sur des marais, en bordure du fleuve. Aussi, au XVIIe siècle, cette pratique des bains restant un moyen efficace de conserver ou de rétablir la santé, les autorités encouragent l'hygiène, tout en luttant contre les lieux de débauche. La profession des barbiers étuvistes s’organise. En 1673, Louis XIV déclare la propreté d’utilité publique. Une politique publique de la pratique des bains se met en place dans la seconde moitié du XVIIIe siècle à Bordeaux pour s’intensifier au siècle suivant. On considère alors que les pauvres sont sales, et que la saleté entraîne le vice. La propreté, au contraire, rassure.


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